21 au 27 mars 1996 Le moulin de Poyaller : quand la roue tourne. Philippe Rouaud

A quelques encablures de Mugron, sur la commune de Saint-Aubin, il existe un endroit idyllique, malheureusement trop peu connu. Le moulin de Poyaller et son entourage nous offrent vraiment un moment de plaisir, de découverte et de détente. Lorsqu’il y a quelques années, Martine et -Jean-Charles Birembaut ont présenté leur projet, ils ont véritablement passé pour des marginaux. Peu d’enthousiasme du côté des pouvoirs publics, pour accorder quelques sous ; c’était mal connaître la persévérance et la ténacité de nos promoteurs. Au fil du temps, se développe un ensemble paysager où Jean-Charles se passionne pour l’élevage des biches et des daims. Au fil de la visite, on apprend tout de ses animaux, leur vie, le changement des bois, leur reproduction.

Le vieux moulin

Une visite qui peut se faire à pied ou en barque sur la Gouaougue, petit cours d’eau sur lequel les barques glissent avec aisance en se frayant un passage à travers une végétation des plus sauvages. De l’autre côté Martine remet en marche le vieux moulin. La force naturelle de l’eau entraîne déjà la roue de type horizontal, propre aux moulins landais. Une explication sans faille nous est donnée sur la vie du meunier d’autrefois. Martine connaît son sujet et capte l’attention même du plus distrait. Cela ne ressemble pas à une visite de musée, mais presque à un jeu de rôle. Quand la farine sera moulue comme autrefois, on mangera du pain. Et puis, s’il reste un peu de temps, Martine vous contera la légende de la tour de Poyaller. Tous les enfants qui ont eu la chance de l’entendre se posent encore quelques questions. « L’important, c’est que les gens reviennent. Donc tous les ans nous essayons d’apporter quelque chose de nouveau. » Ce sont quand même sept mille visiteurs qui ce sont pressés au moulin de Poyaller.

Toujours plus attrayant

On peut passer la journée en apportant son pique-nique, des tables sont mises à la disposition des amoureux de la nature. On peut également trouver sur place des produits régionaux, notamment les pâtés et les civets de cerf. Aujourd’hui, Martine et Jean-Charles aimeraient retracer la vie des meuniers d’autrefois. Ils sont à la recherche de photos ou d’ouvrages qui leurs seraient nécessaires pour nous permettre de ne pas oublier ces métiers d’autrefois.

Renseignements : le Moulin de Poyaller, Tél 58 97 95 72

Illustration : La roue du moulin de Poyaller

9 aout 1996 Le moulin aux biches, Catherine Dabadie

TOURISME VERT

Au moulin de Poyaller, à Saint-Aubin, on ne s’est pas contenté de restaurer la vieille roue à eau, qui servait autrefois à fabriquer la farine. On élève aussi des cerfs et des biches, au milieu d’un paysage verdoyant.
En 1991, Jean-Charles et Martine Birembaut décidèrent de quitter le Nord. Le premier dit adieu à son entreprise de chimie. La deuxième dit adieu à sa banque. Et le jeune couple s’éprit des Landes, région qu’il avait souvent eu l’occasion d’apprécier au cours de ses vacances. Jean-Charles et Martine tombèrent sur une annonce qui proposait la vente d’un vieux moulin du XVIIe siècle.
Ils visitèrent Poyaller, et… y restèrent. L’histoire prit ensuite la forme d’un conte de biches.
« Tout de suite, nous avons eu envie de créer une activité agro-touristique, d’autant que mon mari est ingénieur agricole », explique avec vivacité Martine Birembaut. Et puisque son mari avoue un faible pour les cerfs, le couple fit rapidement l’achat de quelques uns de ces animaux : huit biches et un cerf. Ils possèdent aujourd’hui quarante-sept bêtes, dont un cerf adulte et deux petits mâles. Une jolie petite bande, installée sur six hectares de forêt et de prairie, et que le public peut venir admirer. « Nous n’avons pas vocation à nous transformer en zoo », rappelle le propriétaire des lieux, devant un vaste enclos dont on n’aperçoit pas la limite. « Et j’évite le plus possible de domestiquer les animaux. »

LE CERF ET SON HAREM

Effectivement, les fragiles biches, entourées de leurs petits, accueillent le visiteur d’un regard farouche. Les faons se mettent à sauter fébrilement quand la crainte devient trop grande. Le chef du harem, les bois bien dressés, scrute avec méfiance l’intrus qui vient troubler la sérénité de sa tribu. « Il ne faut pas empiéter sur son terrain, surtout à l’époque du rut! », prévient Jean-Charles dans un sourire. Au milieu de la forêt pailletée de soleil, l’allure altière de l’animal est saisissante.
A quelques mètres de là, le ruisseau la Gouaougue, bordé par une magnifique et luxuriante végétation, mène au moulin à eau. Un très vieux moulin, puisque sa construction date des années 1600. Quand les jeunes propriétaires l’ont rénové pour organiser des visites, l’édifice en pierre n’avait pas fonctionné depuis 1967. « De 1952 à 1967, le moulin s’est industralisé. Il a perdu deux de ses trois meules. A la place, on lui a posé une minoterie. Mais nous n’utilisons plus celle-ci, parce que cette conception du moulin est moins intéressante », estime Martine. Le couple a préféré restaurer la dernière meule traditionnelle, qui permet de fabriquer de la farine grâce à la puissance motrice de l’eau. Les visiteurs peuvent donc observer une vraie roue en action. « Nous ne produisons de farine que pour les besoins de la démonstration », précise cependant la jeune femme. En revanche, le couple exploite la viande fournie par les animaux. Le moulin vend désormais des pâtés et des civets de cerf, très prisés par une population en quête de goûts nouveaux, et de nourritures peu grasses. Pour le coup, ce ne sont pas les biches, mais les cerfs qui sont aux abois. Illustration : « Biche, oh ma biche… ». (Photo Pascal Bats)

19 au 25 juin 1997 Le moulin de Poyaller, Un trésor en Chalosse, SA.L.

Le Moulin de Poyaller, à Saint-Aubin, révèle aux visiteurs des trésors. Trésors d’histoire, de
patrimoine, de nature qui prennent vie grâce à Jean-Charles et Martine Birembaut, les hôtes
de ces lieux.
Au début, il y a un moulin, vieux d’au moins 300 ans, qui a fonctionné jusque dans les années 50 et depuis lors, hors service. Il y a ensuite un couple, originaire du département du Nord, qui a un véritable coup de, foudre pour ce coin de Chalosse, à quelques minutes du belvédère de Mugron.
Enfin, il y a la volonté de vivre de son patrimoine et l’envie de faire partager et découvrir un coin d’histoire et de nature. Le résultat est là : depuis avril 1994, le moulin de Poyaller est ouvert aux visites et reçoit chaque année de plus en plus de vacanciers. Le moulin a repris du service et fabrique de la farine à chaque fournée de visiteurs. Mais le moulin ne fait pas tout à lui seul. Les biches, les cerfs et les faons contribuent largement au succès du site. A leur installation, Jean-Charles et Martine Birembaut avaient implanté quelques animaux, alors même qu’ils ne pensaient pas transformer leur propriété en site touristique. Puis l’idée de l’élevage a germé et aujourd’hui, quarante et un animaux évoluent sur les terres. Le couple s’est réparti les tâches. Martine s’occupe de la visite du moulin, Jean-Charles élève les bêtes. Et comme l’un et l’autre ont l’amour du travail bien fait et le respect du visiteur, ils sont devenus incollables chacun dans leur domaine. Martine a fait des recherches sur les moulins : leur histoire, leur fonctionnement, les meuniers, les différences selon les régions, etc. Elle a rencontré des anciens meuniers qui lui ont raconté la grande et la petite histoire.

Biches, cerfs et faons

Des recherches qui lui permettent aujourd’hui de faire vivre son commentaire. D’ailleurs, le public ne s’y trompe pas : en fin de visite, il applaudit chaudement, et félicite celle qu’il appelle la « meunière » dans le livre d’or du moulin. Jean-Charles a suivi des stages dans un élevage belge, a rencontré d’autres éleveurs français et s’est documenté sur les cervidés. Chacun des deux adapte son récit à son public. L’attention des enfants, des adolescents ou des adultes ne se capte pas de la même façon et les Birembaut veulent apporter quelque chose à leurs visiteurs, qu’ils repartent imprégnés, charmés par le spectacle. Et les visiteurs repartent charmés autant par le site que par ce couple. « C’est vrai que notre présence ici prouve un peu que c’est toujours possible à un moment donné de changer de vie, de partir s’installer à la campagne et de vouloir en vivre », explique Jean-Charles Birembaut. Une notion qui rassure et fait envie aux jeunes et moins jeunes.
En ce moment, les biches mettent bas et les petits faons commencent à gambader joyeuse-ment dans les prés. Un spectacle tellement délicat qu’il serait dommage de s’en priver.

Illustration : Le moulin a repris du service et fabrique de la farine pour chaque visiteur

Sites et musées des Landes

Jean-Charles Birambaut a créé une association qui regroupe 14 sites et musées des Landes. Une initiative qui permet à chacun de se faire connaître chez chacun des membres de l’association. Cette association a rédigé une charte de qualité s’appliquant à tous les membres et établit une communication constante avec les offices de tourisme et k comité départemental de tourisme. Ils ont par ailleurs édité un dépliant qui les regroupe tous et ont réalisé un dossier de présentation de tous les membres consultable dans chacun des sites.

Jean-Charles et Martine Birembaut élèvent des cerfs et des biches dans un cadre bucolique.

22 juin 1997 L’école des faons à Poyaller, François Baju

AU MOULIN DE POYALLER, EN PLEINE CHALOSSE, BAMBI FAIT DES GRÂCES AUX ENFANTS

Entre Hagetmau et Mugron, au bord d’un ruisseau sans écrevisses, coulent les espérances de Jean-Charles et Martine Birembaut.
Déserteurs de leur Nord natal, le chimiste et la banquière s’ancrèrent, voilà six ans, à la rive du Gouaougue retenu par un barrage et un moulin du XVII siècle. Une meule y tourne encore pour épater les visiteurs.
Mais le secret des lieux réside plus en amont, dans la barthe ou les forêts de chênes et d’acacias. Poyaller vit de la présence d’un troupeau de cervidés commencé comme une collection de timbres. Huit biches et un mâle bramant propagèrent dans les futaies, en quelques saisons, plus d’une cinquantaine de bêtes.
Les enfants de l’école de Lons (64), comme tous leurs camarades des bords d’Adour ou de gave, se disputent les poignées de maïs à donner. Difficile de canaliser les ardeurs, et Jean-Charles use de la voix pour maîtriser l’ambiance : « Si vous criez, les faons ne viendront pas. » Le silence domine l’impatience. Les biches avancent une à une le long du grillage. Les cous se tendent pour lécher les mains ouvertes. La méfiance préside encore. Et puis le jeu du en veux-tu, en voilà intéresse les bêtes et réjouit les mômes. Le petit faon derrière sa mère garde ses distances, feinte au moindre geste trop brusque. Son cousin germain trouve aussi le courage de s’approcher… Ils vivent depuis dix jours.
Jean-Charles apprend à ses visiteurs à ne plus dire de grosses bêtises : « Ce ne sont pas des cornes mais des bois ! Ils tombent une fois par an et repoussent. » Un daim mâle vient semer la confusion des savoirs : « Celui-là n’est pas un cerf ! C’est qui ? » Le maïs provoque presque des assauts; les cervidés quémandent, bousculent et deviennent revendicatif. Le grand mâle émerge des hautes herbes. Jusqu’ici, son goût des préséances lui interdisait la promiscuité avec le genre humain; la gourmandise l’a vaincu. Les petits Béarnais, les mains encore humides des « bisous » de toutes ces biches, n’en peuvent plus de plaisir, et Jean-Charles parle fort pour expliquer les moeurs amoureuses du « monsieur ». A peine l’écoute-t-on…
Moulin de Poyaller, à Saint-Aubin, dans les Landes. Téléphone, 05.58.97.95.72. Visites guidées à 10 h 30, 14 h 30 et 17 heures, de fin mars à fin octobre.

Illustration : Les enfants de l’école de Lons à la découverte des biches du Moulin de Poyaller (Photo Philippe Salvat)

Novembre 1197 Les biches du moulin de Poyaller, J-M. C.

Martine est au moulin. Jean-Charles guide les visiteurs parmi les cerfs et les biches de son élevage. Originaires du Nord, en 1991, ils décident de s’installer dans les Landes, où vit une partie de leur famille. « Comme j’avais quelques difficultés pour trouver un emploi correspondant à ma formation d’Ingénieur agronome, nous avons franchi le pas pour monter le projet qui me tenait depuis longtemps à cœur », explique Jean-Charles Birembeaut. Un projet mixte, élevage de cervidés et accueil touristique, qui démarre en 1994 grâce à l’achat de l’ancien moulin de Poyaller, près de Saint-Aubin, remis en état par Martine et Jean-Charles. Aujourd’hui, l’élevage compte près de soixante bêtes, dont quelques individus sont commercialisés sur place sous forme de terrine et civet. Mais une part essentielle des revenus provient des visites, environ 9 000 personnes cette année, en groupes ou individuels. Une heure et demi de parcours, dans un cadre bucolique, pour découvrir l’histoire, la technique des moulins, et les mœurs des cervidés. Après avoir suivi une formation civam d’AAP, Jean-Charles a aussi créé, avec dix autres prestaires assurant l’accueil du public, l’association Sites et musées des Landes. Il est aussi à l’origine d’un événement, Chalosse fantastique, basé sur la mise en scène de légendes locales dans divers châteaux de la région. « Nous avons organisé une première édition en 1993. Nous sommes prêts à recommencer si nous avons /’appui des co/tectivités. »

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