15 Mai 2002 COMMUNICATION.
Des professionnels landais, béarnais et basques ont présenté un dépliant touristique.
Touristes d’eau douce.

A l’initiative des responsables du Moulin de Poyaller, Jean-Charles et Martine Birembaut, une trentaine de professionnels du tourisme du Sud-Ouest étaient réunis en début de mois à Dax pour présenter le dépliant touristique : « Landes, Béam, Pays Basque, une histoire d’eaux ». Un document qui servira de vitrine aux différents sites directement ou indirectement liés à l’eau douce.
La première édition de ce dépliant, baptisé « Les Landes, une histoire d’eau » était née d’un regroupement des moulins du département afin de promouvoir leur image. Ils ont choisi cette année d’ouvrir leur support aux Pyrénées-Atlantiques. On retrouve ainsi 22 sites, comprenant des moulins, des établissements thermaux, des sites naturels mais aussi des activités telles que le canoë, le rafting, un circuit des sources et la détente aquatique. Nullement destiné à nier l’importance touristique de la côté océane, le dépliant entend contribuer à la communication des paysages riches et diversifiés des deux départements. Diffusé à 100 000 exemplaires, il sera disponible dans tous les points d’information habituels (offices de tourisme…). Un coupon-réponse sera également proposé à l’intérieur afin de mesurer la part de satisfaction des personnes qui ont visité tel ou tel site. Deux séjours d’une semaine offert par la Thermale de France et les Thermes de l’avenue pourront ainsi être gagnés.

Pour tout renseignement concernant le dépliant, s’adresser au Moulin de Poyaller a Mugron. Tel : 05.58.97.95.72.

Illustration : le Moulin de Poyaller est l’un des 22 sites présentés dans le dépliant

8 Août 2002 Le paradis naturel du cerf blanc, M. G.

MUGRON. Le moulin de Poyaller près de Saint-Aubin permet de partir à la découverte d’animaux peu communs.

Un cerf blanc en Chalosse. L’attraction vaut le détour. D’autant plus qu’il est le seul représentant de son espèce sur tout le territoire national. Le cerf blanc est issu d’une mutation génétique apparue dans les pays de l’Europe du Nord, il y a plusieurs siècles déjà. Comme d’autres espèces, il a développé des poils blancs, pour se protéger des prédateurs, dans ces contrées enneigées. Le cerf blanc de Poyaller vient du froid et de la « haute ». Sa grand-mère, une biche brune de la Cour Royale de Copenhague, avait été fécondée par un cerf blanc de la monarchie danoise avant d’être vendue à un particulier. Le faon né de cette idylle était blanc lui aussi, comme un quart des bébés issus de ce mélange. Et comme l’est son enfant qui vit aujourd’hui à Saint-Aubin.

Mais Jean-Charles et Martine Birenbaut n’ont pas attendu l’arrivée de la « star » pour développer un complexe touristique entièrement dédié à la nature. Arrivés tout droit de Lille en 1992, ces deux « écolos », même s’ils récusent ce terme, s’installent en Chalosse et reprennent le moulin de Poyaller. Dans ce décor idyllique où il est possible de se promener en barque sur la rivière, ils proposent, tous les jours entre 14 heures et 19 h 45, une visite guidée du moulin tournée vers l’histoire. Les guides reviennent sur la meunerie en Chalosse à travers les âges, font tourner la meule et fabriquent même la farine sous les yeux des visiteurs. Avant de tout leur dévoiler sur le cycle des cerfs, des biches et des wallabies qui peuplent le domaine. Comme l’explique Jean-Charles, « nous expliquons aux visiteurs, la naissance des bois, leur chute, les périodes de rut mais sans courir après les animaux. S’ils viennent, tant mieux. Nous essayons d’enseigner le respect de la nature ».

Illustration : Découverte. Depuis trois mois, le moulin de Poyaller accueille un cerf blanc parmi la soixantaine d’animaux déjà présents ( Photo Guillaume Bonnaud)

2 Septembre 2002 SORTIE. Une journée ensoleillée pour un aller-retour dans la journée.
Les motards en visite

Après quelques déboires mécaniques à l’aller, l’arrivée fut tardive au moulin de Poyaller.
Impossible de flâner au travers des sous-bois, en changeant la moto pour la barque; la promenade bucolique au fil du ruisseau dut être annulée pour les motards de Saint-Emilion qui avaient décidé d’une balade landaise.
Ce fut, à la place, la promenade tranquille au travers des sous-bois, le long du ruisseau, à la découverte des cerfs, des biches, des faons nouveau-nés, des wallabies et du surprenant cerf blanc. Puis, la meunière fit découvrir le moulin tout en racontant de jolies histoires de meuniers.
Après un repas en ferme auberge et une baignade à la base de loisirs de la Saucille, l’heure de reprendre la route arriva. Ce fut le retour obligé pour les amoureux de la moto, après avoir passé une délicieuse journée dans le terroir chalossais.

Illustration : Visite. Les motards au Moulin de Poyaller (Photo DR)

28 Mai 2003 RETRAITES. Le club a joué la proximité en allant visiter le moulin de Poyaler sur le territoire de
Saint-Aubin et le Musée de Chalosse. Une visite instructive.

A la découverte de Poyaler, J-P. Sescousse

Il n’est pas forcément indispensable d’aller bien loin pour faire de la découverte et c’est bien souvent que l’on ignore ce qui nous touche de près. C’est sans doute en partant de ce principe que les descendants du pays de Lahire ont décidé de combler quelques lacunes. Aussi, une bonne quarantaine de retraités, au terme d’un court voyage, d’une quinzaine de kilomètres, se sont retrouvés sur le site du moulin de Poyaler sur le territoire de Saint-Aubin.
Les propriétaires des lieux ont guidé le groupe à la rencontre du parc animalier sous des ombrages bienvenus tant le soleil était de la partie.
Après les explications sur le fonctionnement du moulin, le club s’est dirigé sur Montfort et son Musée de la Chalosse au domaine de Carcher. Visite instructive avec notamment l’exposition sur le linge de maison. De retour à Préchacq à l’heure de l’angélus, la table a été dressée au foyer rural afin de conclure une demi-journée dans la convivialité.

Illustration : Des retraités toujours sur le pont au moulin de Poyaller (Photo Jean-Pierre Sescousse)

13Septembre 2003 LE MOULIN DE POYALLER,
Des faons et de la fleur de maïs dans une verte vallée de Chalosse, Jean-Paul Pargade

UN jeune couple originaire de l’autre bout de la France et établi dans les Landes après coup
de foudre partagé s’est engagé dans l’art de la meunerie par hasard : un moulin à farine en vente en bon état sur la Gouaougue, non loin de la Tour fortifiée de Poyaller (dont il dépendait) ; le bourg de Saint Aubin n’est pas loin, celui de Mugron non plus.
Le Moulin de Poyaller est aujourd’hui le centre d’un parc d’activités en milieu rural. Le parc naturel et animalier qui se trouve autour a contribué à la notoriété du domaine au-delà des frontières ; ce parc abrite depuis quelques années un cerf blanc provenant du Danemark. Dans les Landes ainsi qu’un peu partout ailleurs dans le monde, les cervidés sont nombreux mais cette lignée d’animaux (dont les yeux sont bleus de surcroît) est très peu représentée ; en outre sa reproduction est aléatoire, les données génétiques qui pourraient expliquer pourquoi l’animal a un pelage blanc n’ont pas été établies. La Maison royale du Danemark est parmi les rares en Europe à conserver le cerf blanc.
Les productions maison contribuent aussi à faire connaître le Moulin de Poyaller bien au-delà de son cercle de chalandise originel, à l’époque où le meunier était au centre de la vie du village: cartes postales, produits de la ferme… Pour les visiteurs, c’est une halte d’une demi-journée environ, souvent une escapade depuis une villégiature sur la côte voire depuis le Bordelais ou depuis les Pyrénées. Ils sont actuellement 10 000 par an, plusieurs dizaines de milliers depuis l’ouverture du moulin, il y a dix ans.
Ici, lorsque la meunière fait un millas, pendant les vacances scolaires essentiellement, elle le fait avec un ingrédient qu’elle a aussi fabriqué, de la farine de maïs qui fait la particularité de ce dessert traditionnel. Elle ouvre les vannes à l’intérieur du moulin puis verse les grains de maïs dans une trémie ; c’est l’eau attirée par une chute de plusieurs mètres sur le canal de dérivation de la Gouaougue qui broie le grain en provoquant la mise en mouvement d’une meule tournante en pierre massive au-dessus d’une meule dormante située quelques mm plus bas.

Le brame du cerf en octobre

Hors saison (le moulin est ouvert plus de deux cents jours par an entre mi-mars et mi-novembre), ainsi que le matin en saison, le couple est «agri-sculpteur», selon un néologisme forgé par le meunier. La rivière et ses berges, laissées en friche à l’origine, sont aujourd’hui aménagées sur près d’un kilomètre en amont du moulin ; de petits groupes de visiteurs naviguent en barque, tandis que les promeneurs cheminent sur berges ponctuées de passerelles à l’abri d’une végétation protectrice : chênes, bananiers, forsythias, hortensias… Les parcs animaliers se trouvent à proximité, sur les deux rives : ils sont entièrement clôturés, l’observation se fait depuis l’extérieur car les animaux vivent et se reproduisent en semi-liberté. Les effectifs augmentent régulièrement mais leur nombre est contrôlé, en particulier celui des daguets, les jeunes cerfs qui commencent à porter leurs premiers bois (nombre d’entre eux quittent le domaine chaque année pour éviter les problèmes de consanguinité).
Par ailleurs, les espaces consacrés aux animaux sont de plus en plus étendus au fur et mesure de la diversification des espèces : installations de wallabies de Bennet puis de cerfs Sika (asiatiques, de petites tailles) récemment ; une pièce d’eau vient aussi d’être aménagée pour les ébats des biches.
Enfin, le Moulin de Poyaller programme un événement entre le 11 et le 19 octobre prochain : une approche plutôt qu’une démonstration, car il s’agit du brame du cerf.

16 Octobre 2003 Je brame pour toi ma biche, Pierre-Manuel Réault

MUGRON. La Joconde a son sourire et le cerf son brame. A découvrir vite au Moulin de Poyaller.

Il est émouvant ce long cri enroué, grave et guttural qui perce ce matin le silence automnal, traverse la forêt de chênes et remonte avec force par la petite rivière glissant sous le moulin de Poyaller. Il est plaintif ce cri; énigmatique, comme le sourire de la Joconde. Il est troublant parce qu’il exprime tout autant la force de l’animal et son trouble sentimental. Un peu comme si la Bête devant conclure avec la Belle était saisie d’un soupire de mélancolie à l’instant même de sa jouissance orgasmique.
Disons le tout net, le brame du cerf n’est pas dénué d’émotions. Mais il manque un peu d’élégance. Il est caressant, mais sent franchement le fauve. Et à dire vrai, en entendant dans le lointain, seule dans un bois et dans le soleil couchant, cet énorme rugissement sauvage de mâle dominant en rut, la femelle doit hésiter un instant entre la promesse d’une merveilleuse nuit nuptiale et le retour chez sa mère.
Mais demandez à Roméo de lancer un cri de guerre pour implorer Juliette, ou à GI’s de partir à l’assaut en chantant « Biche oh ma biche ». C’est pourtant bien de cela dont il s’agit, nous enseigne Jean-Charles Birembaut, l’homme qui, avec sa femme Martine, près de Mugron, élève depuis onze ans des cervidés et vous invite à les découvrir (voir ci-dessous).
Le drame du cerf, c’est qu’il ne dispose que d’un seul brame pour deux fonctions franchement antinomiques. « Il lui sert autant pour implorer les biches de l’accepter durant la saison des amours, que pour éloigner les autres mâles qui souhaitent les approcher », raconte l’éleveur. On peut avoir des cornes sur la tête et ne pas aimer partager sa moitié. « Ce ne sont pas des cornes, mais des bois », précisera Jean-Charles aux visiteurs qui ne manqueront pas d’aller frapper au moulin après avoir lu cet article.
Car si, question brame, la nature est mal faite, le journal, lui, ne l’est pas. Si la rédaction a pris la haute responsabilité de publier cet article en ce mois d’octobre, c’est parce que c’est précisément en ce moment, lorsque poussent en forêts les cèpes en persillade, que le cerf se découvre une furieuse envie de crier son amour aussi sûrement que Johnny apercevant le Stade de France. Ces deux spectacles sont d’ailleurs à voir au moins une fois dans la vie.
Montées d’hormones. Mais évacuons à ce propos un malentendu. Le cervidé n’est pas un écervelé. Lui, le petit jeu des femelles recherchant un beau mâle costaud couvert de cuir et disposant d’un système pileux avantageux, il le sent venir à 300 mètres. Ceci dit, pour la circonstance, cela ne lui sert pas à grand chose. Les yeux de biche sont irrésistibles.
En bon ruminant, on a beau être de caractère plutôt placide, il n’est pas aisé de rester longtemps insensible à la modification de l’état physiologique de ces femelles. D’autant que toutes prennent au même moment un malin plaisir à se trémousser avec des airs de ne pas y toucher. Comme s’il s’agissait, en remuant leur joli postérieur, d’embaumer l’horizon de leurs montées d’hormones.
Le hic, c’est que, y compris chez les herbivores, il est fort mal venu de se jeter comme ça sur une dame. Même si elle vous allume le soir au coin d’un bois. D’autant que chez cette espèce de mammifère, c’est elle qui choisit où et quand. Alors forcément, en attendant qu’elle se décide – ce qui n’arrive que 18 heures toutes les trois semaines – le cerf souffre et laisse échapper de temps à autre ce cri de détresse amoureuse dont il est question plus haut.
A la casserole. Ceci dit, lorsqu’on pèse ses 250 à 300 kilos de muscles, on ne souffre peut-être pas en silence, mais on ne se démonte pas. On redresse la tête, on bombe le torse, on se fait noble et dominateur pour mériter le nom de roi des forêts. Et on attend, sachant éperdument que la saison des cèpes est aussi celle des phallus impudicus, et que, vaincue avant lui par une intolérable chaleur, la biche tombera toute chaude, toute rôtie, couchée tout contre lui. Et là, inévitablement, l’animal bande comme un arc, puis comme un cerf, pour lui offrir le grand huit, en même temps que le sommet de l’Himalaya et les chutes du Niagara. Six fois en dix minutes.
Tôt ou tard, ses copines y passeront elles aussi. Un bon cerf en rut peut ainsi enfourcher une centaine de ces dames pendant les amours. En héros stakhanoviste, il finira sur les rotules en ayant perdu un quart de son poids. Au moulin, les cerfs ont des performances sexuelles plus modestes. Ceci dit, toutes les biches évoluant à leurs côtés passeront tôt ou tard à la casserole… Remarquez, le cerf subira le même sort, mais sera cuisiné d’une toute autre façon. A l’entrée du moulin, on propose aussi aux visiteurs terrines et civets…

Illustration : Le brame : un appel aux femelles mais aussi un avertissement aux concurrents(Photo Pascal Bats)

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