Printemps été 1998 SITES ET MUSÉES DES LANDES JOURNÉES PORTES OUVERTES

Il y a dans les Landes de nombreux sites et musées qui existent mais sont malheureusement disséminés sur tout le département, se trouvent souvent isolés et sans action possible réellement efficace.
C’est donc à l’initiative de Jean-Charles Birembaut, propriétaire du Moulin de Poyaller et de quelques autres qu’une Association est née en janvier 1997.
« Nous accueillons tous les visiteurs qui ont en commun le souci de ramener de leur séjour autre chose qu’une simple vision d’un pays. Un peu de rêve, de culture, de détente, d’exotisme, un regard éclairé sur le patrimoine local, c’est ce que tous nous proposons et que la plupart de nos clients attendent et apprécient.  » Pour guider les vacanciers, un dépliant clair (que vous avez entre vos mains), a été créé regroupant les adresses et activités des sites adhérents. Des Journées Portes Ouvertes sont organisées tout au long de l’année. Voilà des amoureux de leur terroir qui ont décidé de tout faire pour aller de l’avant.

Illustration : Jean-Charles BIREMBAUT nourrit ses biches.

Printemps été 1998 SITES ET MUSÉES DES LANDES JOURNÉES PORTES OUVERTES

Il y a dans les Landes de nombreux sites et musées qui existent mais sont malheureusement disséminés sur tout le département, se trouvent souvent isolés et sans action possible réellement efficace.
C’est donc à l’initiative de Jean-Charles Birembaut, propriétaire du Moulin de Poyaller et de quelques autres qu’une Association est née en janvier 1997.
« Nous accueillons tous les visiteurs qui ont en commun le souci de ramener de leur séjour autre chose qu’une simple vision d’un pays. Un peu de rêve, de culture, de détente, d’exotisme, un regard éclairé sur le patrimoine local, c’est ce que tous nous proposons et que la plupart de nos clients attendent et apprécient.  » Pour guider les vacanciers, un dépliant clair (que vous avez entre vos mains), a été créé regroupant les adresses et activités des sites adhérents. Des Journées Portes Ouvertes sont organisées tout au long de l’année. Voilà des amoureux de leur terroir qui ont décidé de tout faire pour aller de l’avant.

Illustration : Jean-Charles BIREMBAUT nourrit ses biches.

Il y a dans les Landes de nombreux sites et musées qui existent mais sont malheureusement disséminés sur tout le département, se trouvent souvent isolés et sans action possible réellement efficace.
C’est donc à l’initiative de Jean-Charles Birembaut, propriétaire du Moulin de Poyaller et de quelques autres qu’une Association est née en janvier 1997.
« Nous accueillons tous les visiteurs qui ont en commun le souci de ramener de leur séjour autre chose qu’une simple vision d’un pays. Un peu de rêve, de culture, de détente, d’exotisme, un regard éclairé sur le patrimoine local, c’est ce que tous nous proposons et que la plupart de nos clients attendent et apprécient.  » Pour guider les vacanciers, un dépliant clair (que vous avez entre vos mains), a été créé regroupant les adresses et activités des sites adhérents. Des Journées Portes Ouvertes sont organisées tout au long de l’année. Voilà des amoureux de leur terroir qui ont décidé de tout faire pour aller de l’avant.

Illustration : Jean-Charles BIREMBAUT nourrit ses biches.

4 Août 1998 La meunière et les Biches, Nicolas Belivier

A Saint-Aubin, Martine et Jean-Charles Birembaut ont rénové le vieux moulin de Poyaller. Depuis quatre ans ils proposent aux touristes des visites commentées de l’edifice et de leur élevage de cervidés.
Ilot de fraîcheur au milieu d’un océan de maïs, le moulin de Poyaller, au cœur de la Chalosse, est l’un de ces petits coins de paradis où la vie s’écoule paisiblement depuis des siècles au rythme des saisons et au fil du cours sage de la Gouaougue, un petit ruisseau à l’eau transparente et peu profonde qui serpente au pied des collines dans lequel les maîtres des lieux n’hésitent pas à plonger pour se rafraîchir après avoir rentré les foins.
Installés ici sur un coup de tête, pour ne pas dire un coup de foudre, il y a six ans, Martine et Jean-Charles Birembaut ont réussi le tour de force de faire de cet endroit alors en friches un site exceptionnel qui mêle à l’histoire humaine, le respect et l’amour de la nature.
Aujourd’hui, ce couple sympathique mû par une irrépressible envie de faire partager sa passion pour les vieilles pierres et son savoir-faire dans l’élevage des cervidés ouvre les portes de son domaine.

SUIVEZ LA GUIDE

Dynamique et prompte à secouer avec le sourire ceux qui ne suivent pas ses explications, c’est Martine Birembaut qui assure la visite du moulin bâti il y a 400 ans, endossant le costume d’une meunière pétillante et sûre de son fait.
« Je fais en sorte que les visites du moulin soient vivantes et rythmées », explique-t-elle sans se départir de son sourire.
Ainsi, devant un parterre de visiteurs assis sagement sur de modestes bancs en bois, la meunière n’hésite-t-elle pas à se mettre en scène, exécutant de façon presque innée les gestes des meuniers d’antan, actionnant avec fermeté les vannes d’eau qui laissent entrer en rugissant les flots trop longtemps retenus de la Gouaougue qui s’en vont actionner la roue à aube du moulin, et racontant de façon picaresque moult historiettes sur la vie des habitants du siècle dernier qui se pressaient alors ici pour y faire moudre leur grain.
En quelques minutes, ce sont quatre siècles de l’histoire des Landes qui sont tournées avec ar-deur, quelques minutes qui suffisent à comprendre l’importance des moulins, témoins du passé ayant servi à préparer le présent et l’avenir.

BICHES ET PETITS FAONS

Deuxième partie de la visite, moins pittoresque mais tout aussi passionnante, l’enclos des cervidés où évoluent des faons âgés de quelques semaines et leurs mères, permet au visiteurs, et aux plus jeunes d’entre eux, de se laisser attendrir tout en découvrant une activité peu commune.
Sous les ombrages d’un bois de chênes et de pins, plus d’une soixantaine de bêtes, peu farouches dans leur enclos de sept hectares, se laisse approcher et photographier sans broncher.
«L’élevage des cervidés est en fait notre activité principale » explique Jean-Charles Birembaut. « Nos animaux sont élevés, si l’on peut dire, en pleine liberté et disposent d’un prè pour pacager. Il n’y a que le soir, ou à l’occasion des visites, qu’ils sont enfermés dans leur enclos », précise-t-il. À l’issue de leur visite qui dure une bonne heure et demi, les touristes sont aussi conviés à découvrir la production locale, des spécialités à base, bien entendu, de viande de cerf.
L’an dernier, le moulin de Poyaller a accueilli près de 10 000 visiteurs venus des quatre coins de l’Europe.

Moulin de Poyaller à Saint-Aubin, ouvert tous les jours en juillet et en août de 13 h 45 à 19 h 45. Tarif: Adultes 28F, enfants 15 F.

Illustration : Martine Birembaut, une meunière dynamique qui ne se lasse pas de raconter l’histoire de son moulin

17 au 23 septembre 1998 Dossier « Qui sont les nouveaux « Landais » ?
Jean-Charles Birembaut
Un choix délibéré vers une région, D.M.

Lui et son épouse .Martine sont venus du Pas-de-Calais en 1991, séduits par la qualité de l’environnement et des animations. Déjà, leurs parents avaient rejoint « lou pais » il y a une quinzaine d’années. C’est donc une affaire de coeur plus que de raison. L’autre circonstance se trouvait être professionnelle puisque le papa, après avoir été ingénieur agricole, ne retrouve pas d’emploi après avoir démissionné, alors que sa femme, elle, en a un comme directrice d’un centre de vacances à Léon. Ce choix délibéré, M. Birembaut l’assume totalement même s’il n’a pas oublié le temps des vaches maigres qu’il a connu avant de partir  » sur une idée qui, aujourd’hui, marche à plein. C’est donc une histoire de moulin qu’il a pu acquérir, de biches également sa propriété, qui a fait tout basculer.
« Au début, la recherche d’un travail ne m’occupait pas complètement. Aussi, j’avançais doucement dans un projet complètement original et ma femme me suivait totalement. Mais, avec deux enfants, j’avoue qu’on s’est fait peur car ce n’était pas un projet très sécurisant au départ. Plutôt une aventure, oui, c’est ça ! « .
Après un an de préparation, l’exploitation a démarré en 1994, Martine faisant découvrir le moulin, lui la visite des cerfs. Dès la première saison, les efforts de communication portent leurs fruits. 5 000 vacanciers visitent la ferme Située à Saint-Aubin, près de Mugron en Chalosse.
Aujourd’hui, après quatre ans, le niveau a augmenté puisque ce sont désormais près de 10 000 touristes qui approchent chaque année les biches et les cerfs du moulin de Poyaller. Un niveau qui stagne légèrement, sorte de paradoxe quand on sait que, depuis deux ans maintenant le moulin et son président ont rejoint l’association des «Sites et Musées des Landes». Mais on peut compter sur Jean-Charles Birembaut pour repartir pour de nouvelles conquêtes. « J’ai déjà oublié les difficultés du début. II faut aujourd’hui qu’on aille encore plus loin. » Alors, demander si l’intégration a été difficile à la famille Birembaut, c’est inutile. Car les quatre Birembaut font désormais partie intégrante du paysage landais et peuvent être fiers de ce qu’ils ont fait. Ce n’est en effet pas donné à tout le monde de partir de rien ou presque et d’en arriver au résultat où ils en sont.

17 au 23 septembre 1998 Association Sites et Musées des Landes
Deux ans… et presque toutes ses dents. D.M.

Pour un très jeune enfant, on peut dire qu’il se porte bien. Et ce n’est pas un hasard si on trouve aux
commandes Jean-Charles Birembaut, dynamique président de l’association « Sites et Musées des
Landes », lequel a toujours cru en cette formule d’union, surtout dans un département où tout est un peu plus difficile en raison des distances géographiques. Le nombre des, adhérents présents à la dernière réunion de rentrée témoigne du côté sérieux du mouvement : ils étaient 13 sur 15 membres au total. En outre, Michel Lalanne, le Directeur du Comité Départeméntal du Tourisme assistait aux débats et, pour marquer son intérêt, proposa l’adhésion du Musée de la Course Landaise à Bascons – Michel Lalanne est par ailleurs le président de la Fédération de la course landaise- proposition retenue. Il fut longtemps question du dépliant, principal outil promotionnel de l’association dont la qualité n’échappa à personne. Présentant l’ensemble des 15 sites et musées de l’assocation, il a montré sa grande utilité vis-à-vis des vacanciers toujours soucieux de voir concentrés sur un même document un ensemble aussi diversifîé. Le système de réductions incorporé au dépliant dès le 2e site visité a été très bien perçu par l’ensemble des visiteurs. Près de 4 000 personnes ont pu ainsi bénéficier des réductions, sur l’ensemble des sites. Aux sites importants, non encore adhérents à l’association, et dont les noms sont sur toutes les lèvres, (tels le Musée de Borda, Wlérick à Mont de Marsan ou de Montfort pour ne citer que les principaux ), la seule condition est qu’ils se reconnaissent en tant qu’éléments significatifs du patrimoine touristique et culturel de cette terre de passions et de découvertes que sont les Landes.

Concernant la fréquentation touristique de la saison d’été 98, l’ensemble affiche une relative stabilité avec certaines hausses sensibles, comme l’Êcomusée de l’Armagnac. On note, par ailleurs une très grande fidélité de la clientèle puisque plus de 50 % revient, élé-ment intéressant quand on sait que, par ailleurs, la durée moyenne des séjours diminue chaque année.

« Les vacanciers sont attirés par notre environnement, pas par un site exceptionnel comme on peut en trouver au cirque de Gavarnie, par exemple. Il faut le savoir… »
« Les vacanciers sont attirés par notre environnement, pas par un site exceptionnel comme on peut en trouver au cirque de Gavarnie par exemple. Il faut le savoir et c’est pourquoi il importe de faire connaître toujours plus nos atouts. C’est dans cette perspective que l’accès à Internet a fait l’objet d’un débat approfondi, M. Lalanne reconnaissant les avantages de la formule tout en affichant ses limites actuelles. Et d’annoncer aux participants la création à venir d’un serveur officiel du CDT. Les relations avec les Offices du tourisme ont été également évoquées, une réunion avec les représentants devant être organisée sous l’égide du CDT pour un partenariat plus étroit. Enfin, Jean Charles Birembaut évoqua les salons qui se tiendront au mois d’octobre.
L’association sera présente à : « Destination Sud-Ouest », qui aura lieu, cette année, à Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, les 1er et 2 octobre 1998 ; Jacques Farre, de l’Ecomusée de la Mer, à Capbreton, représentera l’association.

Au salon « Toute une histoire » , qui aura lieu au Cirque d’Hiver à Paris les 7 et 8 octobre, le président représentera l’association, accompagné de M. Casedevant, du château de Gaujacq et de Mlle Stéphanie Nonier de la Maison de l’Estupe Huc à Luxey.
L’importance de circuits « Journées » préétablis a été soulignée ; ils seront composés à partir des cinq zones suivantes :

CHALOSSE : Moulin de Poyaller, Château de Gaujacq, Plantarium de Gaujacq, Musée de la Préhistoire
ARMAGNAC : Ecomusée de l’Armagnac, Ganaderia de Buros
HAUTE-LANDE (l’intérieur) : Musée de l’Estupe Huc, Jardin des Plantes de nos grand-mères
HAUTE-LANDE (la Côte) : le Paradis des Papillons, le Parc de découverte du Born
CÔTE SUD DES LANDES : Le moulin de Galoppe, Tropica Parc, Port Miniature, Ecomusée de la Mer. Bateau Jean B

Illustration : la quasi-totalité des adhérents présents à la réunion de Mugron

19 octobre 1998 Quand le cerf brame, Jean-Louis Hugon

Prés de trois cents visiteurs ont profité, samedi après-midi, de la visite gratuite au
Moulin de Poyaller. Coup d’œil sur cerfs et biches pendant la période du rut.

En cette époque de brame du cerf, qui est aussi celle de re-production de cette espèce, Mar-tine et Jean-Charles Birembaut, du Moulin de Poyaller, organisaient samedi une journée portes ouvertes gratuite. Près de 300 visiteurs ont saisi l’occasion d’aller voir de plus près cet élevage, situé à Saint-Aubin, qui comprend un troupeau de près de soixante têtes de cerfs et de biches. Dans la forêt de feuillus, où deux parcs ont été aménagés et grillagés, chaque mâle est entouré de son troupeau : les femelles qu’il doit féconder, parfois encore accompagnées de leur faon âgé de quelques mois. Le plus jeune des cerfs, 4 ans, est entouré de huit biches, le second, âgé de 6 ans, en a vingt. Pour ce dernier, le brame est presque fini; alors, il se contente de brouter au milieu de la troupe. Toutes ses compagnes, déjà honorées, devraient mettre bas d’ici 8 mois.

LE GRILLAGE EST SOLIDE

Mais dans le premier parc, la période de rut vient de commencer. Le mâle, levant très haut la tête, donne à tout instant de la voix pour montrer à tous et à toutes qui est le maître ici. Sans cesse, il traque les biches de tout âge qui l’entourent, pour s’imposer à elles et leur démontrer sa puissance. La voix grave et enrouée sert également à éveiller leurs chaleurs. Le public observe, prend des photos et écoute les commentaires de M. Birembaut, qui avait déjà donné quelques précisions orales avant la visite en forêt.
Le cerf, agacé par la présence de tous ces intrus (et voyeurs), charge tête baissée ! Heureusement, le grillage est solide, mais les curieux battent vite en retraite; ce spectacle est tout de même assez impressionnant.
« Un cerf peut honorer jusqu’à une centaine de partenaires durant le rut, assure M. Birembaut. Avec l’énergie consacrée au brame, et sachant qu’il s’alimente très peu pendant cette période, il peut perdre jusqu’à 25 % de son poids. »
Les naissances, estimées à 24 ou 25 (sur la trentaine de mères potentielles) sont attendues pour mai-juin. D’ici là, le troupeau aura beaucoup évolué, parce que cet élevage est aussi pratiqué pour la viande. D’ailleurs, les visiteurs pouvaient déguster samedi des terrines et des brochettes grillées, produits vendus sur place. Un repas plus copieux leur était également proposé au restaurant des « Tauzins » à Montfort-en-Chalosse.
La poursuite de la journée se faisait par la visite du moulin vieux de 400 ans, commentée par M » » Birembaut. Entraînées par l’eau de la jolie rivière de la Gouaougue, ses deux meules de pierre continuent de faire de la farine visible pendant la visite. Un autre spectacle également très prisé des visiteurs.
Situé à Saint-Aubin, non loin de Mugron, le moulin de Poyaller est ouvert tous les jours, de la mi-mars au 11 novembre. Tel: 05.58.97.95.72

Illustration : Pendant la période du rut, le cerf clame à tous les vents qu’il est le maître sur son territoire II peut perdre jusqu’à 20 de son poids (Photo « Sud-Ouest »)

1er janvier 1999La biche et les chasseurs, J.C. Birembaut

Tout est bien qui finit bien…

Si vous êtes comme moi, vous vous rappelez Blanchette, la chèvre de M. Seguin; elle partit vers la montagne et périt, dévorée par le loup, gagnée auparavant par la soif de liberté.
C’est ce qui faillit arriver à la biche de Poyaller, à la place du loup, pourtant, ce fut…
Bichette est donc née bien plus tard que Blanchette et si vous connaissez Poyaller, vous comprendrez peut-être son envie de découverte de cet environnement naturel exceptionnel qui l’entourait. Elle le voyait, tout le monde lui en parlait, mais jamais encore elle n’avait pu s’y promener.
C’est alors qu’un soir, elle aperçut une faille dans l’enclos, si petite que personne d’autre qu’elle n’avait pensé pouvoir s’y faufiler. Discrètement, sans prévenir ses copines, elle s’y aventura; elle n’avait pas un an.
Dehors, tout était différent.
A l’intérieur, les espaces étaient clos, peu nombreuses étaient les variétés d’herbes et de grains à manger; dehors, c’était foison et liberté, la découverte d’un monde nouveau. Et puis, que de cachettes rendant la vie tranquille.
Les mois passèrent ainsi, sans que Bichette pensa une fois rentrer. Certes, on la voyait, de temps en temps, rôder autour des autres biches, leur contant sans doute quelque aventure passée dans ce pays de merveilles, si proche d’elles. Au l’automne, les choses changèrent, les cachettes devinrent plus rares, les repas plus communs et même si par moments elle venait voir les autres, elle commença à s’ennuyer. C’est à ce moment que le grand cerf, dans sa forêt close, devenue inaccessible pour Bichette, se mit à bramer. En elle, grandissait l’envie de l’approcher. Comment faire pour rejoindre l’irrésistible amour qui l’appelait tout près ?
Elle se montra plus souvent, à un endroit, puis à un autre, toujours plus près des cerfs et des biches de l’intérieur. On eut beau à ce moment user de tous les stratagèmes, Bichette, jamais, n’emprunta les passages. Pourtant, depuis quelques temps, un danger la menaçait; de plus en plus régulièrement, elle apercevait de ces hommes accompagnés de chiens dont les aboiements la mettaient dans un tel état de frayeur qu’elle courait dans tous les sens. Plus surprenant encore, du morceau de bois que ces hommes tenaient à la main, sortait un bruit terrible qui paraissait menacer nombre de rencontres que Bichette avait faites depuis sa sortie.
Ce fut ainsi jusqu’à ce jour où il lui parut que, tout à coup, ceux qu’elle avait toujours considérés comme des amis se mirent à la poursuivre, les chiens aboyant et les morceaux de bois pétaradant. Elle vit alors des balles filer devant, derrière, sur les côtés, sans heureusement jamais pouvoir l’atteindre.
Les chasseurs avaient décidé de la tuer. Maître du territoire, l’homme avait à ce point réglementé son existense que même s’il appréciait la vue d’un animal sauvage devenu de plus en plus rare, il ne pouvait supporter les dangers que générait sa présence. Le plus menaçant était l’accident provoqué par la traversée inopinée de ces animaux sur des routes où seuls les hommes ont appris à conduire.
Et puis, il y avait les cultures; il n’était plus question d’en accepter le rendement amoindri par le besoin de s’alimenter qu’avaient toujours eu les animaux sauvages. Tous ces dégâts économiques que l’animal ne pouvait mesurer, l’homme n’était plus prêt à les accepter. Acceptera-t-il d’ailleurs longtemps encore la grêle, les inondations, la sécheresse quand il pourra les vaincre ? Bichette avait pourtant tenté en vain de rentrer chez elle. Mais chaque tentative fut un échec. Et puis, un vent de paix souffla sans doute sur le pays; généreusement, des chasseurs se proposèrent pour l’aider à rentrer, cette fois sans chien et sans fusil ! Comme toutes les nouvelles à la campagne, celle-ci fit tant de bruit qu’elle parvint jusqu’aux oreilles de Bichette qui redevint sereine. Pressée d’en finir et de retrouver la quiètude de son parc, elle se laissa guider au moment même où des chasseurs venaient aider à la rabattre.
Sincèrement heureux de n’avoir pas à la tuer, les chasseurs restèrent un moment à la contempler. Les quelques verres qu’ils burent ensemble avec les propriétaires marquèrent le début d’une ère nouvelle.
Tout devrait aller pour le mieux puisque chacun acceptait l’autre et qu’il avait compris qu’il valait mieux aider à panser les plaies plutôt qu’à y remuer le couteau…

Illustration : La biche de Poyaller en paix avec les chasseurs se laisse caresser par les enfants (Photo J.-L. Duzert)

11 AOÛT 1999 Les fans d’Alpine au Moulin de Poyaler, Victor Dixmier

Des voitures venues de toute la France ont fait étape, le 31 juillet, au Moulin de Poyaller, où l’on élève biches et cerfs.
Les pneus crissent au Moulin de Poyaller. Les Alpine arrivent en convoi : vieux modèles bleu acier aux formes agressives, R5 turbo équipées de sangles de compétition, et même une Maxi i5 turbo jaune estampillée « 39ème rallye de Corse ».
Au total, une vingtaine d’Alpine sont rassemblées ce samedi par l’association pyrénéenne Alpine Renault, basée à Orthez.
« Un rassemblement national a lieu tous les ans, et cette année, nous avons choisi le point central pour les Basques, les Béarnais et les Landais : le Moulin de Poyaler », explique Michel Bruzou, trésorier de l’association. Les fanas d’Alpine viennent aussi de Marseille, du Bordelais ou même de Bretagne : l’un d’eux a parcouru 700 km depuis Saint-Nazaire. Outre la découverte des cerfs et des biches du Moulin, la journée inclut un déjeûner à Amou, la visite du Château de Gaujacq et celle d’un élevage d’autruches.
Mais le clou du week-end est savouré le dimanche. Le circuit de Pau-Arnos a été réservé à ces amoureux de belles voitures.
Pour 350 francs par Alpine chacun peut tourner jusqu’à ce que panne s’en suive. Et ça promet d’aller vite : avant d’arriver au Moulin, le mari d’Adrienne « est déjà monté a 180 ».

Illustration : Un des fans a roulé 700 km pour participer au rassemblement (Photo David Le Déodic)

28 Août 1999 Le Moulin aux biches, Victor Dixmier

SAINT-AUBIN/DÉCOUVERTE

Martine et Jean-Charles redonnent vie au Moulin de Poyaller depuis sept ans. Elle joue la meunière, lui veille sur les trois troupeaux de cerfs et biches La peau tachetée se recroqueville auprès d’un arbre. Ainsi tapie au ras du sol, elle espère éviter d’éventuels prédateurs. Non loin, la biche guette les intrus qui se sont introduits dans l’enclos. Trois foulées, et elle nettoie à grands coups de langue le pelage de son bébé-faon. « La mère peut laisser seul son petit sept ou huit heures par jour. Elle ne l’abandonne pas, elle va simplement lui chercher de la nourriture. » Jean-Charles Birembaut, posté à dix mètres, admire la scène en connaisseur lui qui s’occupe au quotidien de soixante-trois biches, cerfs et daguets (jeunes mâles). « C’est un élevage, précise sa femme Martine, pas un parc animalier ». Sur 12 ha de prés boisés parsemés de ruisseaux les bêtes gambadent en liberté. Le troupeau a même tout loisir de franchir un petit pont de bois qui enjambe une rivière à faible courant. Une rivière nommée Gouaougue, indispensable au fonctionnement du…Moulin de Poyaller.

Depuis 1992, Martine et Jean-Charles redonnent vie à cet édifice âgé de plus de 400 ans, qu’ils ont patiemment restauré. Avec 10 000 visiteurs chaque année, le site, à 3 km de Mugron, est devenu l’un des plus populaires de Chalosse.

COUP DE FOUDRE

L’histoire d’amour entre le couple et le moulin débute par un coup de foudre. Originaires du Nord, ils ont « tout quitté » pour s’implanter dans les Landes, elle son emploi dans une banque, lui un poste d’ingénieur en produits phytosanitaires. Tous deux font le choix d’une nouvelle vie, celle de l’agro-tourisme. Reste à trouver le lieu rêvé. C’est un jeudi que tout s’accélère. « Nous avons visité le moulin l’après-midi, et le vendredi nous décidions d’acheter », raconte Jean-Charles. Les époux Birembaut sont d’emblée séduits par la chute d’eau menant au déversoir. « Nous avons ressenti un sentiment de liberté. Ici, tout semblait possible. » Ils découvrent un moulin incapable de fonctionner, mais qui a conservé son mécanisme essentiel. « Grâce à un compagnon de Mouscardès nous avons restauré la meule, les planchers et les poutres en chêne. Heureusement il n’y avait pas de gros travaux hydrauliques », explique Martine. En moins de deux mois, le couple rend vie au moulin. La meule de 2 t tourne à nouveau, et les visiteurs de Poyaller (re)découvrent la fabrication à l’ancienne de la farine de blé ou de maïs.

MOELLONS ET PIERREDE TAILLE

Férue d’Histoire et de vieilles pierres, Martine joue chaque jour à la meunière pour les visiteurs de Poyaller. Son moulin, l’ex-Lilloise l’a appris pierre après pierre, elle qui ne connaissait auparavant que « les moulins à vent des Flandres. » Les recherches d’un descendant de meunier gersois et de multiples ouvrages ont formé sa culture meunière. Dès qu’elle a franchi la porte d’entrée elle communique sa passion des moulins à grands renforts de gestes. La savante mécanique livre alors ses secrets.
A première vue rien d’impressionnant. Bien sûr, les murs en moëllons et pierre de taille de Mugron élevés en 1650 (date de reconstruction du moulin) en imposent. Mais à Poyaller l’eau de la Gouaougue et de la source de Peyrehorade entraînent des roues horizontales… cachées sous le plancher. Ce type de roue, plus économique en eau, a été plébiscité dans les Landes où les rivières suffisaient tout juste à alimenter les 700 moulins en activité au siècle dernier.

SILEX AU PARFUM DE FARINE

Agrippée à une manivelle, Martine ouvre une des trois vannes. Le flot libéré dix mètres plus bas actionne une turbine. Et magie de l’eau, lentement, la meule se met en branle. « On règle la vitesse en jouant sur la quantité de grain et d’eau », explique Martine en versant quelques poignées de maïs dans la trémie. Une cloche sert même de système d’alarme rudimentaire si le niveau des céréales baisse de trop. L’auget en bois guide les petites boules jaunes vers leur inéluctable concassage. Le silex de la meule prend alors un doux parfum de farine tandis qu’un mince filet de la précieuse poudre glisse vers un coffre de bois. Après des tamisages successifs on recueille la mouture, base du pain de maïs, puis la semoule, indispensable à la confection d’une pollenta, et enfin l’enveloppe du grain, donnée aux cochons. Sans oublier la part du meunier « 4 kg de farine sur les 100 kg produits à l’heure. ». Meunier, un métier transmis de père en fils, ce qu’on comprend aisément vu le poids économique du personnage au sein d’un village. Meunier, un métier gardé secret grâce à la complicité de la meunière : elle s’arrangeait pour faire sortir les clients lorsqu’était fabriquée la précieuse farine.
A Poyaller le mot « Moulin » pourrait bientôt se décliner au pluriel. « Nous envisageons de réinstaller à Poyaller une véritable minoterie (NDLR un moulin moderne), mais cela nous obigera à renforcer la sécurité en installant des protections sur les courroies et sur les rails. » Une résurrection pour l’outil de travail d’un ancien meunier d’Eugénie-les-Bains, désireux de ne pas voir son « bébé » partir à la casse.

Renseignements sur le Moulin de Poyaller au 05.58.97.95.72.

Illustration : Les jeunes mâles (daguets) sont abattus chaque année car leur prolifération entraînerait une consanguinité fatale au troupeau (Photo Matthieu Sartre)

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